Québec vs Ottawa : La Question des Travailleurs Étrangers

Les relations entre le gouvernement du Québec et Ottawa se tendent une fois de plus autour de la question des travailleurs étrangers temporaires (TET).Selon un article du Journal de Montréal publié le 14 octobre 2025, le gouvernement fédéral dirigé par Mark Carney estime que si le Québec souhaite retenir ces travailleurs dans ses régions, il…


Les relations entre le gouvernement du Québec et Ottawa se tendent une fois de plus autour de la question des travailleurs étrangers temporaires (TET).
Selon un article du Journal de Montréal publié le 14 octobre 2025, le gouvernement fédéral dirigé par Mark Carney estime que si le Québec souhaite retenir ces travailleurs dans ses régions, il devrait simplement leur accorder la résidence permanente. Une proposition que le ministre québécois de l’Immigration, Jean-François Roberge, a qualifiée de « loufoque », jugeant qu’elle ne répond pas aux réalités économiques et démographiques du Québec.

La position d’Ottawa : favoriser la résidence permanente

Du côté fédéral, la ministre de l’Emploi Patty Hajdu rappelle que le Québec détient déjà la juridiction complète sur la sélection des résidents permanents. Ottawa souligne que plusieurs travailleurs étrangers œuvrent depuis des années dans les régions du Québec, contribuant activement à l’économie locale et manifestant le désir de s’y établir durablement. Le gouvernement Carney se dit prêt à collaborer avec Québec afin de trouver des solutions facilitant la transition vers la résidence permanente pour certains travailleurs, tout en maintenant un meilleur contrôle sur les volumes d’immigration temporaire.

Québec réclame une clause de droits acquis

Depuis plusieurs mois, le ministre Jean-François Roberge demande à Ottawa d’accorder une clause de droits acquis, aussi appelée « clause grand-père », pour les TET déjà établis dans les régions. Cette mesure viserait à leur permettre aux entreprises en dehors de Montréal et Laval de conserver leurs travailleurs étrangers temporaires actuels..

De nouvelles règles fédérales plus strictes

À l’automne 2024, Ottawa a instauré une limite de 10 % de travailleurs étrangers temporaires par entreprise. Cette décision découle de préoccupations liées à la crise du logement et à la pression sur les services publics. Toutefois, cette restriction inquiète de nombreuses entreprises régionales et chambres de commerce, particulièrement dans les domaines de l’agroalimentaire, de la santé et de la transformation industrielle.
Plusieurs acteurs économiques jugent cette mesure contre-productive, craignant des pénuries de main-d’œuvre accrues.

Une approche provinciale plus ciblée

Québec affirme vouloir mieux gérer l’immigration temporaire sans augmenter les seuils de résidence permanente. Le ministre Roberge évalue actuellement trois scénarios : ramener le nombre d’admissions à 45 000, 35 000 ou 25 000 personnes par année. Cette orientation s’inscrit dans la volonté du gouvernement provincial de préserver la capacité d’accueil du Québec tout en soutenant le développement économique des régions.

Enjeux et perspectives

Le désaccord entre Québec et Ottawa illustre les tensions récurrentes entre les politiques fédérales et provinciales d’immigration. Le Québec revendique une autonomie accrue afin d’adapter ses politiques aux besoins de ses régions. Pour les travailleurs étrangers temporaires, cette situation crée de l’incertitude, notamment quant à leur avenir professionnel et à leurs possibilités de devenir résidents permanents. Il est donc essentiel pour ces travailleurs et leurs employeurs de s’informer auprès de professionnels de l’immigration réglementés, afin de connaître les options légales disponibles (programmes économiques, PEQ, ou autres voies d’accès à la résidence permanente).

En conclusion

L’immigration demeure un levier économique et humain essentiel pour le Québec, particulièrement dans ses régions. L’enjeu actuel ne consiste pas seulement à attirer de la main-d’œuvre, mais à créer des conditions favorables à leur intégration durable. Le dialogue entre les deux gouvernements devra donc mener à des solutions équilibrées, respectueuses des réalités du marché du travail et des capacités d’accueil du Québec.

Source : “Si le Québec veut garder des immigrants temporaires, il n’a qu’à leur donner la résidence permanente”, Journal de Montréal, octobre 2025.